

Les différents examens et domaines d'activité
Coloscopie virtuelle ou ColoCT
- Qu’est-ce que la coloscopie virtuelle ou ColoCT ?
C’est une technique née du développement de l’informatique et des scanners multibarrettes. Elle permet de visualiser l’intérieur du colon sans que l’on y introduise de caméra. Les nombreuses études déjà publiées montrent que lorsque cet examen est réalisé selon les recommandations internationales actuelles, il donne des résultats équivalents à la coloscopie endoscopique pour la détection des polypes de plus de 6 mm et des cancers du colon.
Les recommandations pour que cet examen soit de qualité sont :
- Qu’il soit réalisé avec un scanner multibarettes, avec des coupes de moins de 3 mm. A l’hôpital Ambroise Paré, nous possédons actuellement un scanner de 16 barrettes et les coloscopies virtuelles sont réalisées avec des coupes de 0,6 mm ;
- Que le patient ait subit une préparation spéciale (régime sans déchets et laxatifs) afin de vider le colon de tout résidu. Les selles doivent également être marquées par des produits de contraste afin de favoriser la différenciation avec les polypes ;
- Que le radiologue soit expérimenté pour cette technique. On recommande un entraînement d’au moins 50 examens. Dans notre service, les radiologues spécialisés dans cette technique, le Dr Winant et le Dr Coppens, ont déjà interprété plus de 3000 examens de Coloscopie virtuelle.
- Quels en sont les avantages et les inconvénients?
Les avantages :
- Son caractère peu invasif (risque de perforation ou d’hémorragie quasi nul) ;
- L’absence d’anesthésie ;
- Sa rapidité ;
- Sa fiabilité ;
- La possibilité d’examiner les autres organes abdominaux (comme sur un scanner à blanc) ;
- Le coût pour le patient est celui d’un simple scanner.
Les inconvénients :
- Contrairement à la coloscopie endoscopique, elle ne permet pas de réaliser une polypectomie. Donc, si on découvre un polype, le patient devra subir une coloscopie endoscopique. Heureusement, le dépistage se révèle positif 1 fois sur 10 ;
- Cet examen n’est pas indiqué pour détecter les pathologie inflammatoire du colon (comme la recto-colite ou la maladie de Crohn).
- Quelles sont les indications de la coloscopie virtuelle ?
- Le dépistage du cancer du colon chez le sujet asymptomatique à partir de 50 ans à l’exception des patients à risque très élevé de cancer colorectal (polypose familiale génétique, antécédents familiaux importants) pour qui la coloscopie optique reste l’examen de choix puisqu’elle permet de réaliser la polypectomie dans le même temps.
- En complément d’une coloscopie conventionnelle incomplète.
- Lorsque une coloscopie endoscopique est contre-indiquée.
- Pourquoi faut-il dépister le cancer du colon ?
En Europe et dans notre pays, le cancer colo-rectal (c’est à dire du colon et du rectum) est le cancer le plus fréquent dans la population générale (hommes et femmes confondus). Il est la deuxième cause de mortalité par cancer après le cancer du poumon chez l’homme et le cancer du sein chez la femme. 90 % des cas de cancer du colon surviennent après 50 ans. Or, ce cancer, dans plus de 85% des cas se développe à partir d’un polype bénin. La transformation d’un polype bénin en une lésion maligne prend environ 10 ans. Initialement, le cancer donne peu ou pas de symptômes. A ce stade, il peut, le plus souvent, être guéri totalement. Lorsque le cancer devient symptomatique (troubles du transit, saignement rectaux, douleurs,…). Il est alors plus évolué et difficile à guérir.
L’intérêt du dépistage du cancer colo-rectal est que la résection des polypes et du cancer débutant permet de diminuer la mortalité et les traitements lourds associés aux formes plus évoluées du cancer.

- Comment se déroule l’examen ?
La préparation :
Pour que l’examen soit performant, le colon doit être le plus « propre » possible. La préparation consiste en un régime sans déchets (essentiellement sans fruits et sans légumes) associé à la prise de laxatifs et de produits de contrastes oraux (qui servent à marquer les résidus de selle) au cours des deux jours qui précèdent l’examen. Le patient reçoit des explications écrite précises et peut contacter directement le radiologue par téléphone si il souhaite des informations complémentaires. Les explications, les laxatifs et les produits de contraste sont disponibles à l’accueil du service de radiologie.
Pour plus d'informations sur la préparation cliquez ici
L’examen en pratique :
Le patient est couché sur la table du scanner. Une fine sonde est introduite de quelques centimètres dans le rectum afin d’insuffler un gaz (du CO2). Ce gaz sert à distendre le colon pour permettre la détection des éventuelles lésions. L’insufflation peut provoquer quelques coliques mais il est vite résorbé. L’infirmier injecte alors du Buscopan en intra-veineux pour que l’examen soit moins inconfortable (diminution des coliques) . L’examen ne nécessite pas d’injection de produit de contraste (donc, pas d’iode) et pas d’anesthésie. Le patient est sur le dos ; il passe une première fois dans le scanner. Ceci demande une apnée d’environ 15 secondes. Le patient repasse ensuite dans le scanner mais couché sur le ventre. L’examen est terminé.
Le patient peut retourner immédiatement à son domicile.
L’interprétation :
Le radiologue interprète ensuite l’examen sur une console de post-processing qui lui permet de réaliser des reconstructions en trois dimensions et endoluminales. Les résultats sont rapidement envoyés au médecin prescripteur.
En cas de besoin, n'hésitez pas à contacter le Dr. D. Wery, médecin chef du service, au n° 065/41.37.13 ou M. Coutinho, infirmier chef au n° 065/41.46.21.